Les batailles d’Hasting, Eric Haviland

Les batailles d’Hasting, Eric Haviland

J’ai choisi ce tout petit livre essentiellement en raison des références figurant en quatrième de couverture : Virginia Woolf et Virgin Suicides, le film, ambiance rappelée également par la photo en couverture d’ailleurs. À ce propos je trouve que M. Fillon journaliste à Sud-ouest aurait tout de même pu citer le roman éponyme de Jeffrey Eugenides dont le film de Sofia Coppola est l’adaptation, d’autant plus qu’il donne son avis sur un roman. Bref, passons. Mais bon, ceci dit, je vais balancer tout de suite : le récit de Eric Haviland, même s’il n’est pas dénué d’un certain charme, n’arrive pas à la cheville ni de l’une, ni de l’autre de ces références ! Déception. Ça se lit d’une traite (120 pages seulement) mais sans coup de cœur. Pour être honnête, si je surmonte la frustration de ne pas avoir trouvé un récit à la hauteur de mes espérances, je reconnais qu’il y a quand même des points positifs. Par exemple, le fait que le roman semble avoir été écrit d’un seul jet, sans trop réfléchir, sans retouches ; pour les petits récits j’aime bien retrouver ce côté spontané. Au final, c’est typiquement une lecture à laquelle je n’ai rien à reprocher véritablement mais de laquelle j’attendais autre chose et donc, je dis bof bof.


Une p'tite phrase au hasard : 

"- On ne peut rien contre l'oubli.
- Et contre la mémoire qu'est-ce qu'on peut ?"


Quatrième de couverture : Espèce d'idiote ! Pourquoi tu m'as fait ce coup-là ? Pourquoi ? Je ne t'aimais pas beaucoup, d'ailleurs personne ne t'aimait. Alors pourquoi moi ? Pour que je n'oublie jamais ce que j'ai vu quand j'ai ouvert la porte de notre chambre au Collège d'Hastings ? Tu avais pourtant l'air heureuse, l'autre jour au match de rugby et puis après au pub. Tu étais presque jolie, j'étais même jalouse. Tu m'emmerdes, Cynthia, et je ne savais pas qu'on pouvait avoir tant de chagrin. Éric Haviland explore avec beaucoup de délicatesse le moment si fugace et pourtant si crucial où un événement dramatique fait basculer une adolescente dans l'âge adulte. Savant dosage entre la Virginia Woolf de Mrs Dalloway et la Sofia Coppola de Virgin Suicides, le beau roman d’Eric Haviland charme avec son élégance feutrée et sa douleur diffuse. Alexandre Fillon, Sud-ouest.


Commentaires