Les jours de mon abandon, Elena Ferrante

Les jours de mon abandon, Elena Ferrante

Ça fait longtemps que j’attendais de trouver ce livre à la bibliothèque, en vain, c’est d’ailleurs grâce à ça que j’ai lu (avec grand grand plaisir) L'amie prodigieuse qui, pour sa part, attendait sagement sur l’étagère. Du coup, ayant tellement apprécié cette lecture, j’ai eu envie de poursuivre ma découverte d’Elena Ferrante et je me suis acheté ce roman.
Alors bon, je dois dire tout de suite que l’engouement n’a pas été le même qu’avec L’amie prodigieuse. Ceci dit, il y a des circonstances atténuantes : le sujet du livre est beaucoup moins “fun”, c’est le moins qu’on puisse dire, et en plus il vient percuter de plein fouet mon actualité. Bref, ce n’était peut-être pas le bon moment pour lire ce roman. Ou alors le trop bon moment ? Insoluble question.
Quoiqu’il en soit la belle plume d’Elena Ferrante a su faire autre chose de son histoire qu’un énième livre sur la fin d’un couple. Oui heureusement, car quoi de plus banal finalement qu’une femme trahie et abandonnée par son mari pour les beaux yeux (ou les belles jambes ou… ce qu’on veut) d’une plus jeune. Et elle a eu l’élégance d’éviter le piège du larmoiement et de l’auto-apitoiement, ce que j’ai fortement apprécié. Au fil des pages on suit le cheminement intérieur d’Olga, la femme du livre, décrit avec une précision stupéfiante et une grande densité psychologique. C’est une femme démunie qui tente tant bien que mal de s’en sortir en faisant mine d’endosser (plutôt maladroitement en fait) le rôle de la femme forte mais qui accumule erreur sur erreur, désastre sur désastre même. Un peu trop d’ailleurs, car certains passages font un peu “too much” dans le genre surenchère de la catastrophe. Peut être que l’auteur voulait illustrer par là la folie qui ronge son héroïne mais c’est justement quelque chose que je n’aime trouver dans mes lectures. Ce petit bémol mis à part, Les jours de mon abandon sonnent tellement vrai que c’est comme si l’auteur racontait un événement de son propre vécu, ce qui est peut-être le cas je n’en sais rien.
Soyons honnête, je n'ai pas vraiment (voire vraiment pas) aimé ce livre mais j'aime toujours Elena Ferrante et je continuerai à la suivre dans les aventures napolitaines des amies prodigieuses...


Une p'tite phrase au hasard : 

" Quelle erreur avais-je surtout faite de croire que je ne pouvais pas vivre sans lui, alors que depuis bien longtemps je n'étais pas le moins du monde certaine qu'en sa compagnie j'étais vivante."

Quatrième de couverture : Olga, trente-huit ans, un mari, deux enfants. Un bel appartement à Turin, une vie faite de certitudes conjugales et de petits rituels. Quinze ans de mariage. Un après-midi d’avril, une phrase met en pièces son existence. L’homme avec qui elle voulait vieillir est devenu l’homme qui ne veut plus d’elle. Le roman d’Elena Ferrante nous embarque pour un voyage aux frontières de la folie.

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